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Souvenirs from the earth V l .0 DVD, en vente 50 dollars
Hypnose, vague à l'âme, neurasthénie ou zénitude abyssale? Personne ne sait encore à quels effets secondaires l'amateur du premier DVD ambiant s'expose. S'absorber dans la contemplation de boucles d'images de baignade pousse de toute évidence à la somnolence. Mais l'idée de Souvenirs from the earth est tout autre: ce premier DVD conçu pour "meubler" les murs présente les vidéos de Marcus Kreiss comme à voir plutôt qu'à regarder. Née de la rencontre d'un rescapé français de la nouvelle économie et d'un vidéaste allemand, "S o u v e n i r s f r o m t h e e a r t h" n'est
encore qu 'un beau projet qui pourrait tourner au jackpot. Déjà, quelques endroits estampillés dernier cri l'ont adopté, tels la jeune librairie Ofr, le Web Bar ou le Centre national de la photographie à Paris, le singulier disquaire 25 Records en Allemagne (25 albums et pas un de plus y sont mis en vente chaque semaine), la librairie de la Tate Modern Gallery à Londres et, cerise sur le gâteau branchouille, le Totem à NewYork, qui, comme tout membre de la tribu hype le sait, est le Colette américain.
Spectacle minimaliste.
L'idée est de toute façon dans l'air du temps: il y a quelques années, des vidéos de poulet en broche ou de feu dans la cheminée avaient lancé la vague dans sa version humoristique. Entre temps, les DJ ont fait des petits VJ's, les "vidéo jockeys" qui pratiquent la création d'images en direct lors de sets techno. Manquait à l'appel les contenus qu'attendait Bill Gates pour sa maison du futur équipée d'écrans géants qui diffuseraient, disait-il, des œuvres d'art en mouvement. Heureusement, les images de Markus Kreiss n'ont rien à voir avec les goûts plastiques du milliardaire... Passé par la Cinecitta, formé au live via les habillages vidéo des concerts de Jay Jay Johannson ou Jimi Tenor, Kreiss propose un spectacle minimaliste, filme au camping, à la plage ou sur la glace, une réalité au ralenti, surexposée, floue et en très gros plan, usant du travelling comme d'une boucle. Trente quatre minutes accompagnées d'une musique piochée dans le catalogue du label Electrolux. Et la bonne idée fait son chemin: Marianne Daquet, étudiante aux beaux-arts de Bourges' présentait la semaine dernière ses "vidéo d'ameublement", où une "femme active", elle-même, est filmée comme figée, dans un mouvement imperceptible, accroupie devant un four sourire aux lèvres, microgeste en boucle, elle offre une vision plus caustique de l'image d'ambiance. Annick Rivoire
Libération 21-12-01 - Annick Rivoire
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